17 décembre
2019

Femmes Autochtones du Québec appui le flash-mob contre les violences faites aux femmes devant l’Assemblée Nationale le 15 décembre 2019.

FAQ tient à souligner l’initiative du Regroupement des groupes de femmes de la région de la Capitale-Nationale et le Comité des femmes immigrantes pour leur dénonciation devant l’Assemblée Nationale à Québec. Ce mouvement s’inscrit dans un mouvement mondial des femmes qui se mobilisent afin de dénoncer les systèmes gouvernementaux qui perpétuent la culture du viol.

Nous voulons souligner la solidarité qu’elles ont démontrée dans leurs revendications en langue innue et en rappelant à l’Assemblée Nationale qu’« au Canada, on ne peut plus passer sous silence le cas des femmes autochtones qui subissent la violence systémique, où racisme, colonialisme et sexisme se conjuguent. Alors qu’elles représentent 4 % de la population canadienne, les femmes autochtones sont près de 25 % des victimes féminines d’homicides », une statistique issue de la récente Enquête nationale sur les femmes et les filles autochtones disparues et assassinées (ENFFADA) », peut-on lire dans le communiqué préparé par le regroupement des femmes de la région de la Capitale-Nationale.

FAQ soutien ces revendications qui touchent particulièrement les Femmes autochtones du Québec. Effectivement, la vague de #OnGuéritEnsemble et « #Metoo ont démontré l’ampleur du phénomène de la culture du viol et des mythes tenaces qui persistent, tant au niveau de l’intervention policière, que du processus judiciaire, qu’au niveau de la société. Ces mythes protègent les agresseurs en plus de blâmer les victimes, affirme le Regroupement des groupes de femmes de la région de la Capitale-Nationale dans leur communiqué.

FAQ appui la demande exprimée par Annie-Pierre Bélanger lors de l’événement du flash-mob : «C’est tout à fait inacceptable et on demande à nos gouvernements d’agir, d’empêcher notamment les policiers de faire des violences contre les femmes, d’avoir un système de justice qui soutient les victimes et de ne plus avoir un nombre presque total d’agresseurs impunis ». Elles réclament des actions immédiates et structurelles afin de contrer et prévenir les violences envers les femmes.

À la veille du dépôt du Livre Vert du Ministère de la Sécurité publique (sur lequel nous n’avons pas été consultés), nous demandons au Gouvernement de s’assurer que des mesures drastiques soient mises en place pour la sécurisation des femmes autochtones.

FAQ demande également au Gouvernement du Québec de travailler en partenariat avec le Gouvernement Fédéral afin de mettre en œuvre l’appel à la Justice 5.3 de l’ENFFADA :

Nous demandons au gouvernement fédéral d’examiner et de réformer les lois portant sur la violence sexuelle et sur la violence de la part d’un partenaire intime en tenant compte des perspectives féministes et de celles des femmes, des filles et des personnes 2ELGBTQQIA autochtones.

Il est grand temps que le Gouvernement du Canada et du Québec réforme le droit criminel et les processus judiciaires en lien avec les violences sexuelles et conjugales.

À cet effet, nous aimerions rappeler que FAQ a recommandé à la « Commission Viens » et à l’ENFFADA qu’il y ait la mise sur pied d’un Tribunal Spécialisé en Agressions Sexuelles au Québec.

Le financement du Ministère de la Justice du Québec pour l’accompagnement et conseils juridiques gratuits aux personnes victimes d’agressions sexuelles et de violence conjugale, n’est qu’un début. Nous aimerions leur rappeler qu’il y a encore beaucoup de travail à faire pour sécuriser les femmes autochtones. Il est important de souligner que les femmes autochtones qui vivent en régions éloignées ou en communauté, n’ont souvent pas les moyens financiers ou logistiques pour se rendre dans une ville pour s’enquérir des services d’un CALAC, CAVAC ou d’un avocat. Les services doivent venir à elles et être culturellement sécurisants.