22 avril
2016

Denise,

Je me permets, sans même vous demandez la permission, de vous interpeller par votre prénom. « Madame » est une forme de politesse pour celles qui méritent le respect.

Si votre intention était de réveiller de l’agressivité chez nos peuples – bravo vous avez réussi. Femmes autochtones du Québec est une organisation qui vise à améliorer les conditions de vie de nos peuples. Nous trimons dur pour bâtir de bonnes relations entre les Premières nations et les populations québécoise et canadienne. Nous le faisons par un travail d’éducation populaire à nos réalités, non pas pour passer pour des victimes et entretenir la victimisation mais pour faire comprendre d’où on vient, pourquoi on est devenu ce que nous sommes aujourd’hui et surtout, comment maintenant on doit cohabiter ensemble. 

En lisant un écrit comme le vôtre, je prends conscience de tout le travail que nous, les peuples des Premières nations, avons encore à faire pour éduquer des gens comme vous.

Saviez-vous que… 

Femmes autochtones du Québec a déposé une pétition a l’Assemblée nationale afin de refaire le cours d’histoire au secondaire mais vous me faites prendre conscience que l’on doit aussi éduquer les adultes qui n’ont aucune connaissance de nos réalités et qui occupent des positions d’influence comme la vôtre. Vous alimentez le mépris des Québécois à notre endroit. Il est clair que les Premières nations au Québec et ailleurs vivent des moments très difficiles dans un contexte colonial et paternaliste. La façon dont vous décrivez cette réalité, dans un langage empreint d’ignorance et de mépris, est inacceptable pour toutes les Premières nations au Québec. Et voilà, le racisme que vous nourrissez déconstruit ce que nous bâtissons.

Denise, vous étiez candidate à l’investiture de la CAQet Dieu merci vous n’avez pas été choisie.  Vos opinions reflètent-elles les positions de la CAQpar rapport aux Premières nations ?

Enfin, Denise,

Une des belles vertus de la démocratie c’est la liberté d’expression. Sauf que vous l’avez utilisée de manière déplorable, dénuée de respect, et vous avez fait preuve d’un manque flagrant de professionnalisme journalistique. Jene suis pas journaliste, mais il me semble qu’avant d’émettre une opinion ou une information, il faut aller à la source et être bien documenté. Or votre écriture, basée sur des préjugés, sans aucune connaissance de nos réalités, reflète une grande ignorance.

Manifestement, vous avez eu au cours de votre vie un grand manque, sinon une absence totale, de connaissance de notre réalité. Pour combler ce manque, Je vous invite dans ma communauté, à mes frais, logée et nourrie, car j’aimerais participer à votre éducation.  D’ailleurs, nous sommes plusieurs à vouloir y contribuer. Que vous êtes choyée Denise, vous avez toute l’attention de nos peuples !

N’oubliez pas mon invitation de venir chez nous, on vous attend.

Viviane Michel 
Présidente de Femmes autochtones du Québec