18 août
2016

Kahnawake, le 18 août 2016 – À la suite de l’annonce du décret adopté par le gouvernement du Québec concernant la Commission d’enquête nationale sur les femmes et les filles autochtones disparues ou assassinées, Femmes Autochtones du Québec (FAQ) tient tout d’abord à saluer la collaboration du Québec dans le cadre de cette commission afin que la situation spécifique de la province soit enquêtée.

Toutefois, à maintes reprises, FAQ, ainsi qu’un grand nombre d’organisations provinciales de défenses des droits des peuples autochtones, ont exigé une implication directe du gouvernement du Québec en enquêtant sur la relation entre les femmes autochtones et les institutions policières. Le décret adopté hier confirme que le gouvernement du Québec offre son entière collaboration aux commissaires, mais qu’une enquête au sein même de la province n’aura pas lieu. Une telle décision inquiète profondément, d’autant plus que suite aux dénonciations de Val-d’Or et d’ailleurs au Québec, il semble impensable que le gouvernement du Québec n’enquête pas sur une problématique qui est déjà connue et dont les partis relèvent directement du gouvernement provincial.

FAQ souhaite que ce décret ne désengagera pas la province de ses responsabilités et que des actions en ce sens seront prises avant 2018. « Même si la commission a le mandat d’examiner les répercussions des politiques et des pratiques des institutions gouvernementales, il est de la responsabilité de la province de tenir une enquête provinciale indépendante sur les relations entre les femmes autochtones et les institutions policières, qui relèvent de ce même gouvernement, et de réviser les pratiques et les politiques de ses institutions policières. Nous avons suffisamment attendu, il est grand temps que la province prenne des actions concrètent dès maintenant. À quand, par exemple, une formation uniforme pour les policiers sur les réalités autochtones dans l’ensemble du Québec, qui est également un des appels à l’action de la Commission Vérité et Réconciliation ?» – Viviane Michel, présidente de FAQ